- danielbosshard
SUR LES CHEMINS DE LA VIE. D’après Lucette Schulé.
C’est Dimanche. A mon éveil, un bonheur ineffable m’envahit. Il y a messe et culte à la radio. Ou alors, c’est le culte au Temple. Il résonne dans mon cœur comme une douce musique. Mes sens sont aiguisés. Je savoure mon petit-déjeuner et la bonne odeur du café titille mes narines. Et je pense à tous ceux qui sont privés d’ouïe, de vue. Je suis émue et ma compassion pour ces gens-là se répand dans ma tête. Sont-ils donc plus vulnérables par les difficultés de l’existence ? Certes. Bien sûr, on leur procure de l’aide : la canne blanche pour les mal-voyants, les appareils auditifs pour les mal-entendants et quand on vieillit, une canne pour se rendre en ville et sur laquelle s’appuyer. Tout cela se résume par les mots : contrainte et dépendance. Et bien, cela ne va pas de soi. Il faut accepter, il faut s’accepter et vieillir, si l’on peut, sereinement. On a oublié la lumière, à la chambre de bains. On n’a pas sorti la poubelle, le bon jour. Bref, c’est angoissant, démoralisant, énervant. Et quand la maladie chronique se met de la partie, on nous dit : « il faut faire avec ! »
Mais, moi, je puise ma force et ma joie de vivre dans la foi, foi et confiance en Dieu, adoration et fidélité à notre Seigneur Jésus-Christ et quand mes journées sont ensoleillées par des événements se produisant justement et au meilleur moment, je salue le Saint-Esprit de Dieu, omniprésent dans mon quotidien.
Tenez, par exemple, l’autre jour, je vais faire des achats, à la Migros. J’avais reçu, pour mes huitante ans un bon-cadeau de fr. 100.-- Je rempli mon caddie. La somme à payer était de fr. 99.95. N’est-ce pas réjouissant ?
Il y a quelques années en arrière, j’avais une connaissance, dans le cadre des Unions Chrétiennes : elle s’appelait Mlle Nelly Blanc. Nelly était sourde comme un pot. Ce qui ne l’empêchait pas de voyager. Elle prenait le train et s’en allait visiter les pays de l’Europe. Elle dormait dans les salles d’attente. Elle avait dans son sac, un porte-monnaie avec toutes ses devises mélangées joyeusement.
Elle allait, à chaque halte, à la Migros ou à un autre magasin, à proximité de la gare. Là, elle s’achetait deux canapés et voilà, c’était son repas. Puis, aux Unions Chrétiennes, elle nous faisait le récit de ses aventures et sa conférence était bien appréciée de nous toutes. Brave Nelly. Je garde un souvenir attachant de cette personne. Une journaliste avait même écrit, en son temps, la biographie de Mlle Nelly Blanc. C’était un exemple, et malgré son handicap, son parcours de vie fut remarquable.
Seigneur, je veux Te redire mon amour pour m’accorder des frères et des sœurs à côtoyer, à écouter. Je veux les inviter dans mes prières. Je veux les garder, au creux de mes pensées. Je veux en faire le sujet de mes propos, de mes partages, de mes échanges.
Et, je ne voudrais pas terminer ce texte sans un poème de Yves Kéler (adapté de l’allemand par Ernst Brandt) tiré de la « Bonne Semence. »
Je sais en qui j’espère
Je sais en qui j’espère, Je sais en qui je crois,
Étranger sur la terre, Je marche par la foi.
Je sais ce qui demeure, Quand sonne un jour le glas,
Qui nous rappelle l’heure De partir d’ici-bas.
Je sais ce qui ne cesse, Ce qui ne trompe pas,
Et quelle forteresse Dieu m’offre dans ses bras.
Je crois à sa Parole : Rien ne l’effacera.
Tout fuit et tout s’envole, Elle est et restera.
Je sais à quel bon Maître J’ai remis mon destin
Et pourquoi je peux être Tranquille pour demain.
Dieu règne sur la terre, Il règne dans les cieux,
Mon Créateur, mon Père, Mon Sauveur et mon Dieu.
C’est par un sacrifice Qu’il assura ma paix,
Ôta mon injustice, Lava mon cœur mauvais.
Sur la croix d’infamie, Christ fut cloué pour moi.
Sa mort devient ma vie : je le sais, je le crois.
Je sais ce qui demeure Et m’est un sûr appui.
Et s’il faut que je meure, Déjà j’ai mon abri.
Par la sombre vallée Je marche sans frayeur :
Mon âme est rachetée, Et sûr est mon bonheur.