top of page
Rechercher
  • Benoît Zimmermann

Expérience musicale

Dernière mise à jour : 30 mai 2020

Chers frères et sœurs en Christ,

Nous pourrons bientôt reprendre la célébration commune en étant physiquement réunis, et cela me réjouit.

Vous avez peut-être compris également que le chant d’assemblée ne nous est encore pas possible. Le fait de chanter semble être une activité redoutable dans la transmission du virus ; les chœurs le savent bien, et beaucoup n’ont pas du tout repris une activité en grand groupe.

Du côté des instances responsables des mesures préventives anti-virus dans le domaine de la musique, le concept de protection dans le cadre de l’assouplissement des mesures sanitaires pour les théâtres, concerts et manifestations, paru début mai, prévoit des normes très strictes pour les chanteurs, en particulier une surface 10 m2 par personne : deux mètres latéralement et jusqu’à cinq mètres dans le sens de l’émission vocale. Cela rend difficile le chant communautaire.

Difficile mais pas impossible : j’aimerais aujourd’hui vous proposer une expérience.

En pensant au lien entre distance, espace et célébration liturgique, j’ai immédiatement repensé à la grande vision d’Esaïe, au chapitre 6 de son livre, vision reprise dans l’Apocalypse. (La version de l’Apocalypse est peuplée de foules nombreuses qu’aucun virus n’effrayent !) Le texte latin d’Es 6 a servi à de nombreuses mises en musique : « Duo Seraphim clamabant : Sanctus ». Deux séraphins se criaient l’un à l’autre : « Saint est le Seigneur ». C’est l’origine du chant du Sanctus dans la liturgie chrétienne, que nous pourrions chanter chaque fois que nous célébrons la sainte Cène.

Si les anges « crient », c’est qu’ils sont à distance respectable ! L’alternance entre les chantres ou les orgues, ou les dialogues parlés ou chantés entre les ministres et l’assemblée sont un rappel et une actualisation de cette pratique de répons, de réponses dans la louange. Pour nous, chaque fois que nous la vivons, par exemple dans la liturgie de Cène, mais aussi lorsque nous dialoguons un psaume, ou – a fortiori – lors des acclamations pascales, nous nous entraînons, comme des athlètes, à ce qui nous attend en puissance, en image, dans la liturgie du ciel.

Avec cela en tête, et bien plus modestement, j’aimerais inviter ceux et celles qui le veulent, qui chantent volontiers et lisent un peu la musique, à préparer un ou quelques chants « à distance », à chanter dans un culte à l’église paroissiale de Payerne, à une date qu’il faudra déterminer en fonction des décisions du conseil paroissial et des ministres. Concrètement, j’imagine cela ainsi :

- La musique n’est pas encore écrite. Elle le sera en fonction directe du nombre de personnes intéressées par le projet, de leur tessiture et de leurs capacités. Ce sera donc de la musique contemporaine pour la situation de corona : faite pour être chantée à distance, sans nécessité de simultanéité parfaite.

- J’adresse aux intéressés des partitions simples, peut-être même avec des enregistrements au besoin.

- Chacun travaille sa « voix » indépendante, à la maison, durant quelques semaines, peut-être avec quelques rendez-vous « zoom » pour s’encourager et vérifier les compatibilités des pratiques.

- Le moment venu (en fonction de la date du culte choisie et de l’avancement des autorisations de rassemblement), nous faisons une ou des répétitions in situ, dans l’église, avec 5-10 mètres de distance entre les chanteurs, de manière à être prêts pour le jour J.

Dans mon imaginaire, ce serait magnifique de pouvoir vivre cela lorsque nous aurons pour la première fois l’autorisation de célébrer à nouveau la Cène réunis. Ainsi, nous aurons utilisé la distance imposée pour magnifier la liturgie !

Merci à celles et ceux qui seraient intéressés à prendre part active à l’aventure de se signaler soit par un commentaire ci-dessous, soit à mon adresse benoit.zimmermann(at)payerne.ch

Benoît Zimmermann, organiste

61 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout

QUAND CELA VA MAL… D’ après Lucette Schulé.

Quand le corps se dégénère, quand les forces s’amenuisent, quand la guerre n’arrête pas de sévir et que les victimes sont de plus en plus nombreuses, quand nos glaciers et la banquise fondent à grande

LA PAIX, AVANT TOUT d’après Lucette Schulé.

En ces temps, ou sévit partout dans le monde la guerre, j’aspire plus que jamais à la paix de Jésus-Christ : « Je vous donne la paix. » Nous trouvons la paix en contemplant un bébé dormant dans son be

Post: Blog2_Post
bottom of page